ELISE LA VALISE

Chers Lecteurs,

Comme vous l'avez compris, mon voyage a été plutôt compliqué. En effet, entre les manifestations en plein Genève, les annulations de vols pour cause d'intempéries à Chicago et la perte de ma valise, j'ai rapidement compris que je n'étais pas la bienvenue aux USA. Aujourd'hui, en écrivant cet article, j'ai envie de vider mon sac à propos de la perte de ma valise.

Après avoir bravé les rues de Genève et avoir couru entre les couloirs de l'aéroport, j'ai pris mon premier avion à Genève où j'ai édité mes cartes d'embarquement jusqu'à Chicago et où j'ai enregistré ma valise (enfin pas moi, la dame habillée en pingouin aux guichets). Jusque là tout est normal. Je monte donc dans mon avion plutôt sereine (bien que j'étais quand même stressée de tous ces changements à faire) et le voyage se passe sans encombre.

En arrivant à Londres, je devais uniquement passer la douane et repasser les barrières de sécurité. Selon les "ordres" de la dame pingouin suisse, ma valise serait acheminée par Bristish Airways sans que je n'ai à m'en soucier. Je devais seulement la récupérer à Chicago pour la mettre dans le dernier avion pour Omaha. Je respecte donc les instructions à la lettre de la petite Suisse (elle avait le teint pale donc l'appeler comme ça lui va plutôt bien) et je me laisse guider par la foule et par les agents de sécurité. Je patiente environ une trentaine de minutes avant de pouvoir accéder à mon quai d'embarquement. Mon temps était compté alors je piétinais et je me rongeais les ongles (oui je sais, ce n'est pas bien). Une fois la douane et la sécurité passées, je saute (je saute pas vraiment mais vous voyez ce que je veux dire) dans mon deuxième avion toute confiante et étant persuadée que je retrouverais Elise (ma valise) à Chicago. Une nouvelle fois, le voyage se déroule bien - si on oublie l'Indien devant moi qui avait couché son fauteuil comme un lit m'empêchant ainsi de regarder des films correctement (en plus il n'arrêtait pas de bouger. Il avait le feu au cul...un indien qui a mangé épicé quoi). Après 9h de vol, j’atterris enfin à Chicago toute contente de me dire que je vais bientôt retrouver mon grand bonhomme (et aussi stressée à l'idée de passer la douane Américaine). Je vous passe l'étape du douanier beau gosse qui se moque de moi parce que je vais vivre dans le Nebraska. Passons directement à l'étape de la valise. J'arrive au tapis des bagages et là j'attends, j'attends et j'attends encore. Je vois les autres passagers qui s'éloignent bagages sous le bras (encore une image) et moi je patiente. Je patiente jusqu'à ce que les agents de sécurité me disent "Hey mdame, can I help you ? are you waiting for something ?". C'est à ce moment là que tout bascule. Je leur explique en essayant de rester calme que mon bagage n'est pas sur le tapis. D'abord, ils me prennent pour une demeurée et me demandent si je suis sure d'être arrivée sur ce vol (comment je serai arrivée là si j'étais pas dans le bon vol trou duc?!) et ensuite, ils me disent que la perte de bagage ça arrive tous les jours. "Do not worry mdame ! Go for your flight or you gonna miss it. Your bagage will be in Omaha". Ok chef ! Je fais confiance, j'atteins le bureau d'Amercian Airline afin de faire éditer ma dernière carte d'embarquement (Mme PINGOUIN n'a pas réussi à la sortir à Genève et Londres non plus...). Je vois l'heure qui tourne et je n'avance pas. Pourtant, il n'y a que 3 personnes aux guichets mais Vin Dieu que c'est long !!! Une fois mon tour arrivé, je leur explique que personne n'a été capable d'éditer mon billet. A priori c'est normal mon vol est annulé. Pas grave, elle me donne un autre vol. Seul hic, la carte qu'elle m'a édité ne correspond pas au tableau d'affichage. J'avais le bon numéro de vol mais le mauvais quai (ce n'est pas comme si l'aéroport de Chicago était super grand et comme si j'avais pas dormis depuis 24h). Les nerfs à vifs, je fini par résoudre l'énigme et par trouver le bon quai et le bon vol. Je monte dans le dernier avion avec une envie terrible d'arriver et l'espoir de retrouver Elise à Omaha.

Après une petite heure et demie de voyage sous des trombes d'eau (pas vraiment en fait parce qu'après on est au dessus des nuages mais bon), j'arrive enfin à Omaha ma nouvelle ville de résidence. Je me dirige aux tapis et là j'attends, j'attends et j'attends encore... Elise n'est pas là ! La colère me monte, je vais au bureau des plaintes et je déclare la perte de ma valise. La jeune fille aux sourcils maquillés de manière très prononcée, me créer un dossier et me rassure en me disant qu'elle arriverait demain. Elle me donne également toutes les instructions pour le suivi du bagage (numéro de dossier, bag tag bref... normalement j'ai tout). Le lendemain, le surlendemain et encore tous les jours d'après j'ai appelé les services, j'ai vérifié sur internet... On me dit que mon bagage est à Zurich, puis Londres et enfin qu'on ne sait pas où il est. Les services sont injoignables et les compagnies aériennes se renvoient la balle... pendant deux semaines Elise était orpheline et moi j'étais nue (enfin presque). Obligation de faire du shopping (le stricte minimum parce que mes finances sont maigres). Je n'achète pas trop parce que j'ai encore l'espoir qu'on me la retrouve.

J'ai harcelé pendant des jours et des jours les services de consommateurs et les compagnies aériennes. Jusqu'au moment où j'en ai eu marre. Puisque personne n'est capable de retrouver mon bagage et bien moi je vais mener mon enquête. Je prends donc les numéros de téléphone et les mails des aéroports. Je contacte Londres et Genève. Deux jours plus tard, je reçois une réponse de Genève me disant qu'ils ont mon bagage à BERNE dans leur service de valise non réclamée (c'est pas comme si j'avais fait une déclaration deux semaines avant). Je leur envoie une photo de ma valise et je leur donne des éléments leur permettant de l'identifier. On me confirme que c'est bien ça et qu'ils me la renvoient à Omaha. Je n'en parle pas autour de moi pour éviter de me donner trop de faux espoirs. Ils me l'envoient mais faut il encore qu'elle arrive.

J'ai profité de ces échanges de mails pour demander le pourquoi du comment. La personne de Genève m'a indiqué qu'Elise n'était en réalité jamais partit de Genève car elle avait perdu son étiquette (ça donne une idée sur la manipulation des bagages...). De plus, ils ont un autre numéro de dossier me concernant, complètement différent de celui qui m'avait été donné par la fille aux gros sourcils. Idem pour le bagtag. Il a été attribué à quelqu'un d'autre. C'est à ne rien y comprendre !!! J'ai suivi les vols d'Elise afin de m'assurer que les avions sont bien partis et arrivés. Je doute encore de leurs compétences et je me dis qu'ils peuvent encore me la perdre mais je garde espoir.

Mon acharnement et mon enquête ont été concluants. Ce matin, au réveil, devant la porte d'entrée, Elise était là en plastique et en tissus ! Je n'en reviens pas !!! J'ai étais plus rapide que les "professionnels"... Ma sœur m'a dit aujourd'hui "de toute façon on est jamais mieux servi que par soit-même". Et bien je suis d'accord avec elle !

Cette histoire a été longue et stressante mais elle se termine presque bien. Elise est revenue, j'ai enfin des vêtements chauds et mes souvenirs. En revanche, il manque le chocolat que l'on m'avait offert et je n'ai toujours pas été remboursée des dépenses occasionnées... Si c'est comme pour la valise, dans un an j'y suis encore.

Je fini cet article en me remerciant moi même pour mon travail ! Un peu de narcissisme ne fait pas de mal !

Bisous ;)