MR OBAMA A OMAHA
- Anna
- 14 janv. 2016
- 6 min de lecture
Chers Lecteurs,
Hier était un jour "grandiose" pour moi et l'Etat du Nebraska. Le Président des Etats-Unis (qu'ils abrègent en POTUS), Mr Obama, est venu nous rendre une petite visite. L'annonce de sa venue a été faite Vendredi 8 Janvier, soit 5 jours avant. Cette annonce a créé une euphorie générale surtout lorsque nous avons appris que l'accès était gratuit. La distribution des places a commencé le Dimanche pour normalement se terminer le Mardi. Malheureusement pour certains, le Lundi à midi toutes les places avaient été distribuées.
Nous ne sommes pas Américains mais Mr OBAMA est tout de même un Homme important avec qui on partage quelques idées politiques et économiques (surtout quand il parle de l'immigration). Excités à l'idée de pouvoir rencontrer ce "géant" de notre pays d'accueil, nous avons décidé de récupérer nos places dès l'ouverture c'est à dire Dimanche.
L'ouverture des bureaux s'est faite à 1.00PM. Persuadés que les Américains avaient mieux à faire un Dimanche, nous y sommes allés sur les coups de 2.00PM (surtout que dans le Nebraska ce n'est pas le côté d'Obama qui est passé...). Une journée bien ensoleillée mais aussi bien froide (-21°c... Aïe...). Couverts jusqu'au bout du nez et vêtus de nos pantalons de ski (enfin moi en tout cas), nous arrivons à la BAXTER ARENA et là c'est le drame... La file d'attente s'étend sur des centaines de mètres à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment. Nous sommes frigorifiés, les gens ont la peau rouge par le froid mais ils sont tellement heureux de voir celui qui marquera l'histoire de leur pays, qu'ils attendent patiemment parfois en sautillant. Pendant que nous attendons, d'autres ressortent avec leurs tickets à la main nous narguant en agitant leurs places sous notre nez. C'est à la fois énervant et vraiment très drôle. Heureusement, le temps d'attente est passé relativement vite et nous avons peut être attendus une bonne heure avant de pouvoir obtenir notre place d'accès. Ça peut paraître idiot mais avoir cette place nous a rendu heureux. Bien que nous ne puissions pas voter pour les Présidentielles, nous nous sentons concernés par ce qu'il peut se passer dans le pays. Et c'est bien la première fois que je me suis sentie intégrée dans la communauté Américaine. Maintenant que nous avons notre ticket en poche, il ne nous reste plus qu'à patienter jusqu'au jour J.
Comme je le disais au début de mon article, hier était un jour "grandiose". Hier était le Jour J. Ce jour tant attendu (on dirait que je parle de mon mariage là non ?!)... Les portes de la BAXTER ARENA devaient ouvrir à 1.00PM pour un speech devant commencer à 3.00PM. Oui, vous comptez bien, 2h d'installation. En même temps, ils ont donné plus de tickets qu'il n'y a de places dans le bâtiment donc en clair, premier arrivé = premier servi. Pour ma part, après avoir fait mon sport du matin, je suis allée à l'arena à pied en partant de l'université (il faut compter 35 min de marche). Des navettes avaient été mises en place mais j'ai préféré profiter du soleil en marchant le long des parcs enneigés (je suis tellement blanche que j'espère que le contact avec le soleil me redonnera un peu de couleurs). Vivien quant à lui, avait une conférence à midi à l'UNMC avec son mentor. Ça tombe vraiment super mal mais on a l'espoir qu'il puisse me rejoindre après sa présentation.
Les 35 minutes de trajet sont passées relativement vite et je me retrouve très rapidement à proximité de la BAXTER. Les parkings sont pleins à craqués, les navettes qui passent débordent tellement elles sont pleines et les trottoirs sont remplis de piétons. Il est midi, je n'ai pas mangé malgré ma bonne séance sportive mais quand je vois le monde qu'il y a, je me dis que je mangerai dans l'arena (avec l'espoir que je puisse y rentrer rapidement). Plus je m'approche du bâtiment et plus je vois le nuage noir se rapprocher. Non je ne parle pas d'une tornade mais bien de la foule. La file d'attente avait commencé à 9.00AM et s'étendait jusqu'au trottoir en face de l'arena. Je me dépêche de dépasser les gens (je suis petite, je me faufile) et je m'insère dans la file d'attente, les pieds dans la neige et seule. Les gens prennent des photos, les télévisions filment et les navettes ne cessent de déposer des personnes... la file se rallonge et passe derrière les bâtiments. Ils sont même obligés de créer une autre file d'attente sur le parking de l'autre coté de l'arena. C'est de la pure folie. Les gens crient "Obama" comme si il allait arriver plus vite, les orchestres de l'université s'installent au milieu de la foule pour animer un peu tout ça, les organisateurs ne savent plus où donner de la tête... BREF c'est la pagaille. Ils ont même pensé à installer des WC sur le parking...(ils m'ont bien servi cela dit, moi qui pisse toutes les 40 min...). 40 minutes c'est à peu prés le temps que j'ai mis pour parcourir 500m. Ça n'avance pas, mon ventre gargouille, j'ai soif et j'ai froid. Je commence à m'impatienter et au bout 2h15, je suis finalement entrer dans la BAXTER et j'ai la confirmation que Vivien ne viendra pas.
OUF ! "J'y suis" me dis-je en soufflant un bon coup. Il ne me reste plus qu'à trouver une place... Le challenge !!! Je me retrouve au milieu de la foule, je ne vois pas plus haut que leurs épaules, je me fais marcher dessus et on nous balade de porte en porte... J'en ai tellement eu marre que je suis sortis de ce tas de personnes. J'ai pris l'issue se trouvant à gauche et je me suis aperçue qu'en fait les gens n’avançaient pas (certains ne voulaient pas être séparés alors ils faisaient bouger tout le monde). Après avoir fait tout le tour de l'arena, j'arrive à m'insérer entre les gens et à me trouver une jolie place en hauteur, non loin du Président !!! ENFIN !!! Mes pieds sont gelés et affreusement douloureux, mon ventre gargouille et ma bouche est asséchée comme après un footing d'une heure. Je laisse ma veste et je vais vite dans les stands m'acheter un truc à grignoter. Mais en fait non. Les Américains qui paient tout par carte avaient décidé qu'aujourd'hui ce serait CASH ONLY !!! Oh mon Dieu !!!! Je retourne à ma place et là je vois que ma rangée s'est bien remplie. Je me retrouve entre deux Américains (et pas les plus sveltes), je ne peux presque pas bouger... Allons bon, j'ai voulu y aller, j'y suis...
L'arena est bondée de monde. La fosse déborde tellement qu'une jeune fille a fait un malaise. L'orchestre s'active et fait danser les gens qui sont dans la fosse. Les organisateurs essaient d'occuper le public en créant des hola et faisant bouger les gens. Mr le Président se fait attendre mais nous avons pu assister à l'atterrissage de son avion et à sa sortie. De quoi nous faire patienter jusqu'à son arrivée. Pendant l'heure qui a suivi, l'hymne a été chantée par une jeune femme (la même que pour le commencement) et nous avons eu le droit au rappel des valeurs américaines par une femme de l'armée. La main sur le cœur, c'est à l'unisson que le public récite les quelques mots qui résument l'Amérique. C'est beau à voir et à entendre. Quelques discours ce sont enchaînés jusqu'à l'arrivée de Mr Obama. Le grand, le souriant et le très charismatique POTUS. Son arrivée a déclenché une vague de cris et d'applaudissements. C'est incroyable. J'ai des frissons de le voir de si près (je sais qu'il ne me connait même pas mais c'est Obama quand même...). Je me dis que cet homme sera dans les livres d'histoire de mes enfants et surement de mes petits enfants alors oui, je suis ravie de pouvoir croiser son chemin et de l'écouter en direct. Son discours était intéressant (surtput la partie immigration et science) et drôle. Il a de l'humour le petit ! Je suis restée jusqu'à la fin de son discours mais j'ai quitté l'arena avant le rush. Les Américains se sont rués dans la fosse pour faire des selfies avec le Président. Etant à deux doigts de faire un malaise, j'ai opté pour la solution "fresh air" et j'ai couru vers la porte de sortie. Une fois dehors, j'ai l'impression d'avoir vécu quelque chose qui ne s'est pas passé et j'avais hâte de vous la raconter. C'est bizarre comme sensation.
Je suis désolée pour cet article un peu long et un peu brouillon mais j'ai trouvé ça tellement extraordinaire que j'ai du mal à organiser mes idées simplement. J'ai fait des photos mais elles ne sont pas de très bonnes qualités donc j'ai récupéré celles de l'UNO. Je vous les mets en ligne avec une petite chanson rigolote.
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