OMAHA (la suite)

Chers Lecteurs,

Les beaux jours se sont bien installés à Omaha (ne parlons pas trop fort sinon la neige et le froid vont faire leur retour) et nous en profitons pour reprendre nos visites et nos balades. Chanceux, nous avons eu un weekend magnifique avec un bonne vingtaine de degrés (je parle en Celsius et non en fahrenheit). Le Nebraska ce n'est donc pas que le froid, la neige et la pluie. Le Nebraska c'est aussi un magnifique soleil sachant réchauffer l'atmosphère, qui reflète sur les lacs et rivières. Soleil dehors rime avec balade (oui bon, je ne suis pas une poète...) alors en route mauvaise troupe (ça c'est bien écrit), on enfile une veste et on part à la conquête de nouveaux paysages.

J'ai commencé les balades Vendredi. D'abord en solitaire (Mr travaillait, enfin il faisait semblant) en me perdant dans les rues des quartiers environnants au nôtre. Je dois vous avouer que le début de ma promenade ne m'a pas emballer (un mars ?!) plus que ça. Les premières rues m'ont mené tout droit dans un de ces lieux dont les Américains sont peu fiers et que l'on voit d'ailleurs que très rarement dans les films ou dans les photos de voyage. Et pourtant, ces lieux existent bel et bien. Je vous parle de ces immenses buildings délabrés appelés plus communément "cités" en France. Les vitres étaient cassées bien que les appartements soient habités. La saleté et les poubelles ont trouvé leur place devant l'entrée principale du bâtiment, les enfants sales et très clairement pauvres s'amusaient dans la rue avec un simple bout de papier et un morceau de carton trouvés au coin d'une poubelle. J'étais prête à leur venir en aide mais pour quoi faire ?! Et puis très honnêtement, se retrouver seule dans ce genre de quartier ne m'a guère rassuré...Surtout quand j'ai croisé le chemin de cette pauvre femme ivre assise sur un muret, me regardant avec des yeux dévastateurs. Avec sa veste en cuire délabrée, ses cheveux en bataille et son postérieur plus gros qu'un sumo (bouhhh que je suis vilaine, mais on s'en fou, ça me fait rire) j'étais prête à lui chanter la fameuse chanson de notre majestueuse Edith Piaf : "L'homme à la moto" mais j'avais trop peur qu'elle sorte un flingue (je suis un peu parano)

Fort heureusement, j'ai très rapidement changé de quartier en marchant tête baissée, l'appareil photo dans sa pochette et à une allure qui m'a valu quelques sueurs. Et donc, à deux rues de cet endroit pauvre et inquiétant, je me suis retrouvée dans un des plus beaux quartiers d'Omaha. Un quartier calme (j'ai croisé 4 personnes) avec des rues immensément larges et des maisons qui font rêver avec des magnifiques façades. L'architecture Américaine est assez simple mais peut très rapidement paraitre luxueuse. Ce quartier là était donc plus calme (si on enlève les écureuils faisant des roulades et se battant sauvagement) et j'ai vraiment apprécié la beauté de ces maisons qui pour le coup, font très Américaines. J'ai aussi vu quelques regards un peu étranges se poser sur moi. Les Américains n'ont pas pour habitude de marcher. Ils font tout en voiture peu importe la distance à parcourir. Nous, c'est plutôt l'inverse. Dès qu'on peut marcher on le fait. Du coup, arpenter les rues seule, en marchant avec un appareil photo à la main, ça fait tout de suite criminel ou vieille folle. C'était drôle. Heureusement pour moi, personne n'a sortit de "GUN" et je suis encore en vie (comme quoi, les stéréotypes ne sont pas toujours vrais). Au total, j'ai marché deux bonnes heures et parcouru je ne sais combien de kilomètres mais suffisamment pour me faire de jolies ampoules. Mais quel plaisir pour mes petits yeux...

Samedi, nous avons continué nos visites en allant cette fois marcher prés des lacs. Au programme le Levi Carter Lake et le Standing Bear Lake. C'est dommage que nous soyons encore en hiver car c'était un peu désert mais les lacs gelés restent magnifiques à voir. Le premier n'est pas très facile d'accès en ce qui concerne les balades. On est obligés de marcher sur le gazon ce qui n'est pas pratique si on est en fauteuil ou en poussette. Il y a des tables pour pique-niquer et des jeux pour les enfants. Je n'ai pas grand chose à dire sur celui-ci car notre visite a été rapide. En revanche, pour le second, nous avons marcher une bonne heure mais cette fois-ci sur un sentier permettant l'accès aux poussettes et aux fauteuils. Je pense que c'est celui-ci que nous montrerons à nos proches si ils viennent un jour. Le parc est immense et nous n'avons pas eu la force de tout faire mais je vous assure qu'il est magnifique. Le sentier permet de faire le tour du lac sur lequel on peut faire de l'ice skating en hiver. Il y a également des barbecues en libre service et des tables pour manger. Nous y avons d'ailleurs pique-niquer (et oui, il faisait suffisamment bon pour un pique-nique en amoureux). Le lac est très vaste et la balade fait plusieurs kilomètres. Une fois suffisamment hauts, nous pouvons même admirer les quartiers proches d'Omaha. Un pur régale pour nos yeux. Et tout ce soleil qui vous frôle la peau et vous entraine dans une sorte de spirale estivale (oui je m'emballe mais le soleil qu'est ce que c'est bon).

Je pense avoir fait le tour de ce que nous avons pu observer. Ce n'est jamais évident pour moi de vous retranscrire ce que nous avons vu. Tout ce que j'espère c'est qu'un jour vous aussi vous aurez envie de découvrir cette partie du pays que personne ne visite sous prétexte qu'elle ne fait pas partie du rêve Américain. En tout cas, c'est ça notre rêve à nous et nous sommes plus heureux que jamais entre nos champs de maïs et nos lacs gelés.

A très vite pour de nouvelles aventures.

American Dream

Batiment pauvre