L'UNIVERSITE - ACCEPTATION

Chers Lecteurs,

Après de longs mois d'attente, j'ai le plaisir de vous annoncer que je suis officiellement étudiante à l'Université d'Omaha Nebraska. Ce n'est pas Harvard mais c'est la plus grosse université de l'Etat (ou au moins la plus réputée).

Mon dossier était finalisé depuis le 21 Mars 2016... J'ai payé ce qu'il y avait à payer, j'ai passé les examens que l'on m'a demandé de passer et trois mois plus tard, j'ai enfin reçu la réponse tant attendue. Tout se fait par internet ici alors je me connectais dix fois par jour pour voir si le comité avait pris une décision mais à chaque fois, j'étais déçue. Devoir encore dire à ma famille et mes amis que ma vie est toujours dans le néant me fendait le cœur. J'étais honteuse d'afficher mon inactivité devant ceux que j'estime tant. Ceux à qui j'ai tellement prouvé que j'étais capable de faire des choses aussi petites soient-elles. Ceux qui m'ont toujours vu travailler et me démener pour obtenir ce que je veux. Depuis mon arrivée ici, je leur montre une autre Anna. Une Anna fainéante, inactive, qui se plain tout le temps, qui pleure en trois secondes et demies et qui ne se bat pas pour avancer.

Oui je suis tombée bas. Plus d'ambition, plus de motivation, plus d'envie...Je me suis renfermée dans cette bulle que forme le visa H4 et qui détruit à petit feu les individus. Mon mari me voyait triste et me regardait m'enfoncer dans cette spirale infernale du mal être. En clair, il a découvert que la femme qui il a épousé n'existait plus. Autant vous dire que ce n'est pas facile tous ces regards déçus qui se posent sur vous.

Oui mais voilà, ce matin, par curiosité, j'ai ouvert mon "MavLink" avec le dernier espoir d'obtenir une réponse. Tout se jouait sur les prochains jours. Je recevais une réponse ou alors j'abandonnais et je rentrais. Il faut croire que mon destin est vraiment bien fait et que le choix que j'ai fait en venant ici n'est pas le mauvais. Car aujourd'hui, je suis fière, je souris et je pleures mais cette fois de joie. On dirait que la petite flamme qui s'est éteinte redevient de la braise. Mes sentiments sont mélangés entre l'angoisse, l'excitation, la surprise, la confusion et le bonheur. C'est flou, je n'y crois pas. Je mets mes lunettes et je me reconnecte encore et encore sur mon MavLink afin de m'assurer que j'ai bien lu. J'ai même appelé le bureau des Graduate Studies pour être certaine de ce retour positif. Ça vous parait fou mais quand on pense avoir tout perdu, quand la négativité a pris le pas sur l'optimisme je vous promets que c'est dur de croire que quelque chose de bien vous arrive.

J'ai souffert intérieurement pendant de longs mois de cette expatriation. J'ai souffert pour le bonheur de la personne que j'aime de manière fractale (oui oui, je parle façon Dr. M). J'ai souffert du regard de mes proches et de l'éloignement. J'ai souffert de m'être perdue. Mais j'ai rencontré une petite luciole un jour qui m'a dit "Une Telinhos ne s'avoue jamais vaincue" et je crois qu'aujourd'hui elle ne peut avoir plus raison. Ma petite luciole a bien veillé sur moi et m'a poussé à croire que tout est possible.

Aujourd'hui, une nouvelle page s'écrit, une nouvelle flamme s'allume et le bonheur de me sentir vivante à nouveau refait surface. Je prouverais que cette expatriation n'était pas un mauvais choix et je gagnerais la bataille contre cette putain d'Amérique qui aura essayé de me torturer jusqu'à me faire flancher. Je suis fière, je souris et je suis prête à relever le défi !

A moi le diplôme Américain, à moi la vie sociale ! J'ai hâte de vous raconter tout ça !!!