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27 ans et étudiante

  • Anna
  • 24 août 2016
  • 5 min de lecture

Chers Lecteurs,

La semaine dernière je vous ai promis de vous raconter ma rentrée des classes à l'Américaine. Me voilà donc de retour mais avant ça, je souhaite remercier ceux qui ont pensé à moi et qui ont eu la gentillesse de me faire un petit message - même Alex qui a critiqué ouvertement la taille de ma vessie et m'a rappelé à quel point j'allais souffrir durant cette heure sans vidange urinaire (et oui, mamie a besoin de vidanger toutes les 40 minutes, merci papa pour cet héritage). Laissons tranquille Betsy la vessie et passons au plus intéressant : le jour J.


Mes fidèles lecteurs ont suivi toutes mes péripéties universitaires (les autres, vous n'avez qu'à vous mettre à la page. Na!) et savent à quel point j'appréhendais ce jour de rentrée scolaire. Lorsqu'on est dans la vie active, on oublie ce qu'est la vie étudiante et ses contraintes. Les plus vieux me diront "ouais mais au moins tu as des vacances" (et je leur répondrais avec mon sourire de vilaine "ouais et toi tu es à la retraite alors fecha la boca") et les plus jeunes me diront "roh la loose de retourner à l'école" (la loose = c'est nul >> traduction pour mes petits retraités à qui le monde actuel échappe). En ce qui me concerne, je suis un peu mitigée. Je me dis "chouette, je vais apprendre à apprécier mon réel temps libre" et en même temps j'hurle "bordel de cul à chiottes, me voilà replongée dans les bouquins à devoir écrire des pages et des pages afin d'occuper les soirées de mon prof" (non je ne suis pas une Geisha). Mis à part ce sentiment mitigé, je ne vous cache pas que je suis quand même super contente de retrouver un rythme de vie sain et de maintenir en éveil les quelques neurones qui me reste.


​​Après plusieurs mois d'attente le jour de la rentrée est "enfin" arrivé et pour l'occasion, je me suis achetée des culottes (bah ouais hein, sois bien dans ta culotte et tu verras tu te feras des potes). Nuit agitée, je me réveille aussi fatiguée que la veille avec une pointe d'appréhension en plus. Culotte et costume de guerrière enfilés, je pars à la conquête de l'intelligence (la photo ne le montre pas mais j'avais des chaussures aussi hein). Je me suis même maquillée pour l'occasion ce qui m'a valu un "tu te la pète" de la part de mon mari (les compliments ?! non c'est pas son truc). Ce compliment parfait et plein d'amour reçu, je grimpe les marches et parcours les couloirs à la recherche de ma salle de cours. Le campus est immense alors je m'étais assurée de bien localiser les lieux avant. Je trouve le bâtiment facilement mais en ce qui concerne la salle et les toilettes (hyper important) c'est une autre histoire. Selon les dires de mes amis Hauts Savoyards (oui les Alex, vous restez mes amis malgré vos blagues à deux francs suisse - à dire avec l'accent suisse c'est plus drôle), les couloirs ressemblent à un "asile psychiatrique des années 60" (mes amis ne sont pas des littéraires). Je leur donne raison ! C'est vieux, ça sent l'humidité et les étudiants ressemblent à des zombies derrière leurs écrans d'ordinateur. Après plusieurs minutes de recherches, je trouve ma salle de cours. Des étudiants attendent déjà devant, assis par terre dans le couloir (je leur aurais bien donné $1 mais je suis pauvre). Maintenant je dois trouver les toilettes... Je monte, je descends, je remonte, je cherche un plan, je ne trouve pas et finalement je me retourne et BIM les toilettes pour femmes ! Je vous passe les odeurs des postérieurs Américains (j'en ai encore la gerbe). Betsy étant enfin libérée, il est temps pour moi d'affronter le prof et les étudiants.


15 minutes avant le cours certains de mes "camarades" sont déjà installés. Je respire un grand coup et je pousse la porte de la salle. Je trouve une chaise un peu éloignée des autres et seule et je m'installe. Ils ne me disent pas bonjour, je ne leur dis pas non plus. Je suis dans ma bulle et j'essaie de faire en sorte que l'on ne me voit pas. La salle se remplit (nous devions être 7, nous étions 20) et une jeune fille vient s'installer à mes côtés. Je ne dis pas un mot, elle non plus. Je me contente de vider mon sac et de m'installer confortablement. J'ai peur qu'elle m'aborde, j'ai peur de lui parler alors je préfère me taire et me faire oublier.

Vient ensuite l'arrivée du prof. A cause de son nom que je ne peux divulguer, j'avais pris pour habitude de l'appeler Gandalf. Maintenant que je l'ai vu, je l'appelle Woody Allen. Un petit vieux, pas très gros, les cheveux blancs et avec des lunettes dont les verres lui cachent une bonne partie du visage. Je préfère garder sous silence son style vestimentaire, et croyez moi c'est mieux comme ça. Il parle clairement et articule suffisamment. Je suis rassurée. Il est un peu loufoque et part un peu dans tous les sens. Alors qu'il était en train de se présenter, Woody est pris d'un éternuement. Qui dit éternuement dit crotte de nez. Il a le nez qui coule et ne s'en cache pas. Il nous dit ouvertement qu'il a la goutte ce qui a valu un fou rire collectif. il cherche désespérément un mouchoir et une étudiante vient à son secours. Le nez propre, il revient à ses moutons et fait comme si de rien n'était (grand moment).

Vient ensuite le moment que je redoutais le plus, la présentation. Je dois faire connaissance avec ma voisine de table et la présenter à la classe et vice versa. Je me dis "là ma pauvre Lucette, tu n'as plus le choix". Je suis tellement stressée que je n'arrive même pas à épeler mon nom... Heureusement, ma voisine est super gentille et elle arrive à me mettre à l'aise.


Nous passons les uns après les autres et les stéréotypes refont surface :

  • La footballeuse jolie, blonde et qui est très populaire

  • Les deux potes de longue date qui font les clowns et essaient de faire rire la galerie

  • La grosse obèse qui s'en fout et qui dit FUCK au monde

  • "L'actrice" qui aimerait jouer à Hollywood mais qui pour l'instant est complètement inconnue

  • La première de la classe


Bref, une vraie salle de classe. Intérieurement je ris. Extérieurement je suis très figée. Je souris un peu pour ne pas avoir l'air complètement fermée. C'est dur. Je me sens terriblement seule. J'ai envie d'être sociable mais je bloque. A cet instant là j'ai juste envie que le cours se termine et partir en galopant (ma crinière de jument me le permet).


Finalement, je sors vivante de cette épreuve et je vais me ressourcer à la bibliothèque où je me sens bien. En bonne Américaine, je commande un café histoire de recharger les batteries et j'entame le chapitre du cours suivant... Voilà à quoi ressemble ma vie désormais et après une journée, je suis lessivée. Je me sens vidée mais ravie et prête à relever le défi (ça commence bien, j'ai déjà obtenu un 16/20 à mon premier exam).


C'est donc désormais parti pour 4 mois et demi de folies universitaires (ou pas) et de travail théorique ! Comptez sur moi pour vous raconter tout ça !!!


 
 
 

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