UNE BELLE AVENTURE
- Anna
- 8 mai 2017
- 3 min de lecture
Coucou à tous,
Aujourd'hui, je ne vais pas vous parler de FIV, d'infertilité ni même de présidentielles. Pas de sujets brise cœur !
Vous vous rappelez de ce jour où je vous annonçais que je repartais pour des études?! Je m'en rappelle comme si c'était hier. La paperasse, l'attente, les doutes et les sommes exorbitantes. Déjà presque un an que j'ai remis mon cartable pour franchir les portes de cette université majestueuse et impressionnante. Je me rappelle avoir été terrifiée à l'idée de repartir me balader entre les livres et les salles de cours. C'était un peu comme un pas un arrière pour moi qui possède déjà un master et qui ai travaillé quatre ans dans une boîte que j'affectionnais tout particulièrement.
32 semaines, 224 jours et $15,000 plus tard l'aventure s'arrête et le dernier jour a (enfin) sonné. Et oui, ça y est, j'ai passé mon dernier examen et je suis en attente du résultat final. Diplômée ou pas ?! C'est la grande question à laquelle je suis impatiente d'obtenir une réponse. En attendant le verdict, j'ai repensé à cette année scolaire Américaine qui n'a pas été toujours facile. L'intégration a été la partie la moins évidente pour moi. L'expatriation m'a beaucoup changé, ainsi que tout ce que nous vivons depuis que nous sommes ici. Plus méfiante, moins sociable j'ai eu un peu de mal à m'ouvrir à cette culture qui n'était pas la mienne. J'ai douté, j'ai pleuré, j'ai parfois peu dormi mais au bout du compte, je ressors ravie de cette aventure.

Aujourd'hui, mon avis sur cette année scolaire a beaucoup changé. Je ne vois plus cette aventure comme un pas en arrière mais plutôt un énorme pas en avant. J'ai découvert énormément pendant cette année studieuse, stressante et coûteuse. J'ai appris à prendre un peu plus confiance en moi, à m'ouvrir un peu plus aux autres, à m'adapter, à gérer l'inconnu et bien évidemment j'ai appris des choses sur les ressources humaines (la théorie sert quand même un peu). J'ai aussi appris que la vie est parfois violente et que l'affronter peut être compliqué. Au-delà de nos soucis personnels, les citoyens d'un pays peuvent parfois avoir des paroles maladroites sur les étrangers. Je ne suis ni musulmane, ni chinoise, ni japonaise (etc.), mais je suis différente d'eux. Et la différence, ça fait peur. J'ai entendu des propos déplaisants du style: "les étrangers nous piquent notre travail", "tu t'es mariée à un Américain je suis sûre", "en Europe l'éducation est pas top"... Evidemment, les gens ne connaissent pas mon/notre histoire et les déductions sont parfois un peu hâtives. Ils ne se rendent pas compte que ça peut être blessant de se sentir "exclu". Et encore, je ne suis pas Syrienne... Je n'ose même pas imaginer ce que vivent les migrants... Bref, ce n'est pas le sujet. Ce que je voulais dire c'est que cette année, bien que compliquée, a été également riche en émotions, riche en connaissances et en nouveautés. Je suis un peu nostalgique quand j'y repense car ça occupait quand même bien mes journées. Ce matin, je me retrouve au point de départ de ma vie ici. Seule, dans mon salon, à attendre que le temps passe.
Je ne sais pas encore comment je vais le gérer sur le long terme mais nous avons des visites de prévues déjà pour fin Mai et Juillet. Entre temps, j'espère recevoir mon autorisation d'emploi me permettant de me lancer enfin dans la construction d'une carrière professionnelle. L'espoir se fait rare ici mais on essaie d'en garder toujours un peu car on sait qu'il peut toujours nous arriver pire. Alors, nous verrons...
En attendant, je vais me reposer et essayant de ne pas trop me perdre dans mes pensées et je vais préparer mon 10 kilomètres de Juin. Avoir un projet, c'est ça qui me fait tenir debout... je n'ai pas hâte que cette course soit passée car il me faudra trouver un autre projet, et pour le moment, c'est le néant.
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